vendredi 28 décembre 2007

HUMBLE PIE : Story Part I

HUMBLE PIE


Bon sang ! Voilà un groupe que j’adule depuis des années, et voilà que je n’ai pas encore écrit sa biographie ! Quelle erreur !

Réparons cela immédiatement avec la saga du plus grand groupe Heavy-Blues de tous les temps, j’ai nommé : Humble Pie.

La vraie genèse remonte à début 1968. Bien qu’il en soit l’acteur principal, Steve Marriott n’en est pas réellement le fondateur, bien qu’il en soit le cœur.

En 1968, Steve Marriott est une star en temps que guitariste-chanteur des Small Faces, un groupe de Rythm’N’Blues anglais, emblématique des Mods aux côtés des Who vers 1966. Les Faces sont sauvages et puissants. Ils sont le meilleur groupe de Rythm’N’Blues anglais du pays ; leur succès est énorme, et Marriott est la coqueluche des jeunes filles en montée d’hormones vers 1966.

Ils sont tendances, sapés avec des fringues italiennes, et figurent dans tous les hits du pays. Largement plus sauvages que les Stones, leur âme est due à Marriott, âme noire dans un corps blanc freluquet. Néanmoins, la cersion du « You Need Love » de Willie Dixon inspirera fortement le « Whole Lotta Love » de … Led Zeppelin.

Marriott écrit tout avec Ronnie Lane, le bassiste, et le succès est là. Mais l’arrivée du Psychédélisme change la donne. Les Small faces suivent le mouvement avec talent, mais l’esprit de groupe explose. Lane et Ian MacLaghan, la clavier veulent s’orienter vers la musique psychédélique proche de Grateful Dead. Marriott, et la batteur Kenney Jones (futur remplaçant de l’irremplaçable Keith Moon au sein des Who entre 1978 et 1982) veulent rester proche du Blues et de la Soul. Ils sont d’ailleurs très attirés par le nouveau son lourd issu des premiers groupes de Heavy-Rock que sont Cream, Spooky Tooth, Mott The Hoople ou les Who.

Les Small Faces sont alors en pleine déliquescence en 1968. Usés par les tensions internes, les tournées à répétitions, les albums qui se succèdent, et les royalties impayés à cause de contrats foireux, les Small Faces sont au bord du split et sans un rond.

Lors d’une soirée, Steve Marriott discute avec un certain Peter Frampton, alors guitariste de The Herd, un groupe Pop qui vient de décrocher quelques hits en 1968. Frampton, 17 ans, ne supporte plus son image de beau gosse pour pucelles, et la musique de The Herd, qu’il n’écrit pas, le gonfle profondément.

Frampton est un guitariste talentueux, et il cherche un batteur et un bassiste afin de fonder un vrai trio de Heavy.
Peter demande alors conseil à Marriott : ce dernier le dirige vers Greg Ridley, bassiste de Spooky Tooth, et qui n’en peut plus de son groupe. Pour le batteur, Frampton veut un gaillard qui frappe comme Kenney Jones. Marriott propose alors un jeune inconnu du nom de Jerry Shirley, seulement âgé de 16 ans.

Le trio sans nom répète alors sans relâche, mais il manque quelque chose. La musique part dans tous les sens, et Frampton ne sent pas dans la peau d’un leader.

Marriott, lassé des galères des Small Faces, décide de partir pour rejoindre le nouveau trio. Les autres Small Faces deviendront les Faces avec l’arrivée de Rod Stewart au chant, et de Ron Wood à la guitare en 1969.

Marriott apporte alors une énergie rare au nouveau quatuor, ainsi que sa guitare, sa voix, et son talent incomparable de compositeur.

Le groupe décide alors de s’appeler Humble Pie, reflet de la modestie des musiciens, mais aussi des allusions salaces de Marriott.

Alors en pleine répétitions intensives fin 1968, un journaliste du New Musical Express demande à assister aux séances. Dans la campagne anglaise, le groupe compose, jamme et s’amuse. Marriott et Frampton sont enthousiastes, tout se passe bien, et le Pie espère sortir un disque bientôt.

Mais cette visite de courtoisie se solde par une double page dans le New Musical Express annonçant un disque explosif d’un nouveau super-groupe explosant Cream et Led Zeppelin !
Cette promotion abusive va alors desservir le Pie, car le premier simple ne sortira que plusieurs mois plus tard. D’autre part, Frampton et Marriott voulaient à tout prix éviter l’écueil du super-groupe.

Cette sur-médiatisation n’empêchera pourtant pas le premier simple d’Humble Pie, « Natural Born Bugie »/ « Wrist Job » de se placer à la huitième place des charts anglais. L’alliance des voix de Marriott/Frampton/Ridley est somptueuse, le groupe rocke incroyablement bien, et « Wrist Job » est une superbe ballade bluesy où la voix de Marriott est un miracle.

Humble Pie signe alors avec l’ancien label des Small faces, Immediate, et bientôt, un premier album paraît : « As Safe As Yesterday Is » en avril 1969. Le pie s’inscrit alors dans la droite lignée du Heavy-Rock de l’époque aux côtés de Spooky Tooth et Mott The Hoople. Mais les talents d’instrumentistes du Pie font la différence. Toutes les chansons sont excellentes, grasses et mélodiques. Frampton et Marriott alternent les compositions et le chant, jouant de concert comme un seul homme. Les guitares s’entremêlent, les solos de Frampton sont un délice, les parties de claviers et d’harmonica de Marriott sont un vrai délice, et la rythmique de Ridley/Shirley est dévastatrice, lourde, épaisse et swinguante à la fois. Le disque commence par une reprise de Steppenwolf, « Desperation », puis se succèdent les perles comme « Stick Shift », « Buttermilk Boy », « Bang ? » ou « As Safe As Yesterday Is ».

Cette superbe synthèse du Rock anglais de l’époque ne parvient pourtant qu’au Top 30 en Grande-Bretagne. La tournée anglaise est encourageante, et bientôt, le Pie se retrouvent à nouveau en studio pour son second album.
« Town And Country » paraît septembre 1969. le son est similaire, et les chansons superbes se succèdent : “A Nifty Little Number Like You », « Take Me Back », « The Sad bag Of Shaky Jack », ou « Down Home Again ».
Sur la pochette recto, Ridley et Frampton sont dans un appartement, et au verso, Marriott et Shirley sont au bord d’une rivière, en pleine forêt.
Le disque marche encore moins bien que le précédent, atteignant difficilement le Top 40 britannique.
Cela n’empêche pas une nouvelle tournée anglaise, et une première tournée américaine.
Celle-ci se révèlera catastrophique : le Pie joue en première partie de Santana, et doit lutter face à un public américain peur réceptif au son lourd du Pie. Les concerts sont alors constitués de cinq à six morceaux, dont le « For Your Love » des Yardbirds en version acoustique, « Shakin’ All Over » de Johnny Kidd, « Walk On Gilded Splinters » de Doctor John, ou « Hallelujah, I Love Her So » de Ray Charles. Chaque morceau est porté à dix minutes.

Malgré les grappes de fans gagnées à chaque concert, la distribution des disques est insuffisante. En pleine tournée, le Pie n’a aucun distributeur américain. Pire encore, alors que le Pie revient en Grande-Bretagne, il apprend la faillite de Immediate, la démission de son manager, et la disparition des gains de la tournée.

Sans argent, sans label, Humble Pie est alors au bord du split. Mais c’était sans compter sur l’acharnement de Marriott.
Ce dernier décroche alors le management de Dee Anthony, un des meilleurs managers du monde du Rock, qui leur arrache un contrat avec A&M. Un troisième album se fait alors attendre.
Voici un petit extrait live à la BBC en octobre 1968 : "Natural Born Bugie" : http://fr.youtube.com/watch?v=WAZlf_9ObLg
Et un extrait live de 1969 : une reprise acoustique de "For Your Love" des Yardbirds :http://fr.youtube.com/watch?v=7N9VV9CT2P8
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

puree quel gratteux le pere mariott
et quel groupe, je les ai decouvert il y a 2 ans maintenant mais quelle claque que j' ai recue.A+