mercredi 29 juillet 2009

NICK DRAKE

"Bien que contemplatives, les chansons de Nick Drake sont avant tout une introspection."

NICK DRAKE “Pink Moon” 1972

Ce disque est la poésie du désenchantement. Et d’une certaine mélancolie aussi. Drake est un garçon fragile venu au Folk à une époque où le genre explose en Grande-Bretagne, à la fin des années 60. John Fahey, Donovan, John Renbourn, Davey Graham, Bert Jansch sont les nouveaux symboles de cette musique pourtant séculaire, issue de la tradition celtique.
Drake publie deux albums en 1969 et 1970, « Five Paths Left » et « Bryter Layter ». ces deux superbes galettes, publié sur le label Island, n’auront aucun succès commercial, malgré des critiques dithyrambiques.
Drake, garçon fragile et sensible, commence alors une lente descente aux enfers, entre drogues et dépression. Vivant chez sa mère, le jeune homme de 25 ans gratte sur sa guitare une poignée de chansons qu’il enregistre tel quel.
Ce que va devenir « Pink Moon » est un chef d’œuvre intemporelle. Totalement dépouillé de tout arrangement, uniquement mue par la guitare unique (il emportera sa technique particulière dans sa tombe) et la voix douce et voilée de Drake, la musique s’écoule comme une rivière sur les galets.
Tantôt douce, tantôt tumultueuse, elle n’est jamais tranquille. Bien que contemplatives, les chansons de Nick Drake sont avant tout une introspection. Elles racontent les visions d’un musicien perdu dans ses pensées et dans ses doutes.
On navigue entre douceurs bucoliques et mélancolie pure. L’homme au pied du mur se dévoile, l’âme nue. L'atmosphère est à la fois vaporeuse, fraîche, et profondément angoissante. On sent irrémédiablement la Mort rôder. La voix, la musique de Drake est d'ailleurs déjà au-delà, dans une sorte de plénitude angoissante, sans crainte.
Il est assez difficile de décrire « Pink Moon ». Le terme « beau disque » lui convient en effet fort bien. Il fait partie de ces albums personnels, maudits, que l’on écoute le vague à l’âme.
Personnellement, j’ai toujours adoré « Road ». Rien que le titre est un symbole en lui-même. J’aime aussi cette guitare qui court en torrent d’accords magiques, comme le vent dans les blés un soir d’orage. Il faudrait les citer toutes. C’est poignant, cela vous parle au plus profond de vous, comme l’écho blafard de nos vies.
Et puis cet album ce clôt par « From The Morning », une chanson magnifique qui brille comme une sorte de nouveau départ, comme une lueur dans la brume.
Etrange paradoxe, quand on sait que Drake mourra d’une overdose, dans sa baignoire, quelques mois plus tard.
Et emporte avec lui cette poésie délicate, riche et unique, qu’aucun autre musicien folk n’approcha un jour. Il est encore aujourd'hui une énigme de la musique, son jeu de guitare restant, je le répète, un mystère pour tous les techniciens de l'instrument. Il apporta surtout à la musique folk une part inestimable de rêve et de magie lumineuse dans un style qui frisa l'ennui total.

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mercredi 22 juillet 2009

THE OUTLAWS


"Il me fallut tomber sur cet album pour revoir définitivement mon jugement. "

THE OUTLAWS : « Bring It Back Alive » 1978

J’aime le Blues, la Soul, le Rock heavy, et le côté cradingue de toute cette musique. Mais je m’aime pas trop le Rock Sudiste. J’ai toujours eu du mal. Question d’image, de réputation. Par exemple, je n’ai jamais trouvé Lynyrd Skynyrd génial. J’ai toujours préféré les outsiders, les Blackfoot, Point Blank ou ZZ Top.
Et puis il y avait tout ce cirque sudiste, cow-boy, Harley-Davidson, redneck quoi. Cela gâcha souvent mon appréciation de cette musique, car j’aime retrouver dans la musique une attitude qui soit digne du Rock rebelle , libre et ambitieux. Alors j’ai toujours préféré les Who, Led Zeppelin ou Deep Purple.
Et puis ces histoires de trois guitaristes, je trouvais cela ridicule au possible. D’abord parce que si l’on prend le cas de Skynyrd, je ne les trouvais pas bien méchant au niveau sonique. Alors ils pouvaient bien picoler, baiser et se bastonner comme des taureaux en rut, cela ne changeait guère mon avis sur la question. Je trouvais un Ritchie Blackmore mille fois plus dangereux et menaçant que ces blaireaux à Stetson.
Il me fallut tomber sur cet album pour revoir définitivement mon jugement. Pour moi, The Outlaws est le plus grand groupe de Rock dit sudiste, si cela a vraiment un sens. Ils sont en tout cas les dignes héritiers des Allman Brothers, qui surent extirper du riche patrimoine musical du Sud des USA le meilleur de la Soul, du Blues et du Rock’n’Roll. Le tout fusionner avec une bonne dose de psychédélisme et de heavy-rock. Les Outlaws aussi ont trois guitares, mais eux savent s’en servir.
A vrai dire, ce que j’aime dans ce type de musique, c’est les superbes enluminures de guitares qui vous font traverser les USA sauvages à fond dans une Chevrolet Camaro. Les Outlaws sont des orfèvres pour cela.
Tout commence en 1972. Le groupe fut fondé à Tampa en Floride par le guitariste chanteur Hughie Thomasson. Il s’agissait alors d’un quintet de country-rock. Il est rejoint par Henry Paul et Billy Jones aux guitares et chant, Frank O’Keefe à la basse et Monte Yoho à la batterie. Le premier album, paru en 1975, obtiendra un disque d’or en 1977. En attendant, le quintet joue en première partie des plus grands, de Skynyrd à ZZ Top en passant par 38 Special, Aerosmith ou Ted Nugent.
A ce stade, le groupe est dans la lignée de Lynyrd Skynyrd : un groupe à trois guitares, grosses tignasses, moustaches et stetson. Le son des guitares est plutôt laid-back blues, comme le Allman Brothers Band, et Skynyrd du coup, et puis il y a ces mélodies très américaines, entre country et soul. Pourtant, les Outlaws ont deux atouts majeurs : un talent d’écriture supérieur et un don pour l’improvisation électrique et concise redoutable.
Et c’est toute cette saveur que l’on retrouve sur ce live enregistré sur la tournée américaine « Hurry Sundown » de 1977. D’abord, il y a dés la première note une cohésion incroyable. Les guitares sont précises, plutôt claires, mais tranchantes. On se laisse d’entrée bercer par le simplissime mais vicieux « Stick Around For Rock’N’Roll ». Ce qui frappe, c’est la limpidité des mélodies. Loin, très loin des canons du Hard-Rock auxquels ils n’appartiennent assurément pas, ils savent trouver l’accroche magique, le petit déclic qui vous fait taper du pied et chantonner la ligne mélodique. Et puis il y a ces entrelacs de guitares brûlantes, il y a cette folie contenue, cette harmonie, cet amour de la musique. Ils se rapprochent alors d’un Wishbone Ash, et les similitudes sont nombreuses : la fraîcheur de la voix, des chansons, la cohésion, et ces guitares pas prétentieuses pour un sou, mais au combien émotionnelles. Et on les retrouve sur tous les titres, de « Lover Boy » à « Freeborn Man », en passant par le superbe et humaniste « Prisoner ».
Et puis évidemment, il y a ces hésitations entre morceaux courts et concis et longues improvisations épiques. 1969 est loin, aussi la cohésion a gagné du terrain. Mais lorsque l’on termine son album live par une version de presque 21 minutes de « Green Grass And High Tides », on a pas oublié d’où l’on vient. Et le fait est que les Outlaws sont brillants sur les deux aspects. C’est ce que je trouve absolument magnifique sur ce disque fier et généreux.
Le plus bel exemple, c’est cette superbe version de « Song For You ». Lorsque j’étais gamin, mon premier émoi amoureux s’appelait Heather Thomas. Elle était la jolie blonde aux côtés de Colt Seavers dans « L’Homme Qui Tombe A Pic ». Je me souviens de son bikini, de son petit short rose, de ses jeans trop moulés/moulants, et de ses yeux bleus magnifiques. Je me souviens de groupes country pourris qui faisaient la bande son lorsque Colt Seavers se payait une petite bière peinard dans un bar. Et je me disais, que, si Heather avait été là, elle aurait peut-être lâché une larme sur « Song For You ». Et puis devant le talent des Outlaws. J’aurais tenu la Stratocaster de Thomasson, mais j’avais cinq ans. J’ai longtemps cherché dans la ru une fille aussi jolie, aussi semblable que Heather Thomas dans les rues de Lons-Le-Saunier, dans le Jura. Mais je n’ai jamais trouvé.
Aujourd’hui, il est mort, Heather Thomas s’est fait refaire de tous les bouts, a eu les jambes broyées dans un accident de voiture, et moi j’ai trente ans. Putain j’ai les boules. « Cold And Lonesome » ?
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lundi 20 juillet 2009

SOFT MACHINE 1975

"J’aime profondément ce jazz-rock instrumental, riche qui laisse divaguer les émotions sur un océan de notes. "

SOFT MACHINE « British Tour 1975 »

Dans l’histoire des grands groupes mythiques, j’aime à fouiner dans les recoins les plus sombres de leurs histoires. Ainsi, je ne peux résister à écouter des enregistrements considérés comme mineurs, voire mauvais, et de parfois découvrir des pépites.
Pour le commun de la critique de bon goût, la musique intéressante de Soft Machine s’est arrêté avec le licenciement sec de Robert Wyatt, le batteur-chanteur d’origine, cloué dans un fauteuil roulant depuis 1973.
Dés le « IV », le quatuor mythique du « Three » de 1970 s’oriente vers un son plus jazz-rock. Wyatt, encore présent, ne chante déjà plus une note. Puis, avec l’arrivée de John Marshall à la batterie, et de Karl Jenkins aux claviers, Soft Machine plonge dans un jazz-rock sérieux et cérébral, loin de l’humour et de la douce folie des trois premiers disques. A partir de là, donc, leur musique est considérée comme stérile et chiante.
C’est au détour d’un bac à disques que j’ai aperçu ce live. J’ai résisté quelques jours, convaincu que si le groupe est devenu chiant en 1971, alors en 1975 ! Pfff… Et puis j’ai craqué. Première appréhension, ce disque de 2006 est-il bon soniquement parlant ? Car la discographie de Soft Machine est jalonnée ces dernières années de lives au son pas toujours très honnête.
Premier constat, le son est bon, même très bon, car capturé par une radio. Ensuite, je découvris un groupe d’une incroyable vivacité, proposant une musique certes complexe, mais aucun cas dépourvu d’inspiration. Le groupe s’est entre-temps adjoint Roy Babbington en 1973 en remplacement de Hugh Hopper à la basse 6 cordes, et John Etheridge à la guitare.
Cet enregistrement, daté du 11 octobre 1975, et capturé sur la plus importante tournée de Soft Machine depuis quelques années, est brillant, magique. J’aime profondément ce jazz-rock instrumental, riche qui laisse divaguer les émotions sur un océan de notes. Celui de Mahavishnu Orchestra, Gong, et bien sûr, Soft Machine.
Dés « Bundles », on pénètre sur un rivage étrange, jazz certes, mais avec un profond sens de la mélodie, et une ténacité rythmique très rock. L’ensemble des morceaux est enchaîné, et les musiciens ne s’encombrent pas de bla-bla : la musique avant tout.
On assiste donc à une odyssée musicale de une heure et quart, impeccable, oscillant entre le lourd et menaçant « Land Of The Bag Snake », le minéral et cristallin « Out Of Season », emplie de cette mélancolie incroyable qui prend aux tripes, et l’électricité puissante de « Ban-Ban Caliban ». Il y a bien sûr la longue suite « Hazard Profile », audacieuse pièce alternant les plans d’ambiance, comme la musique d’un film imaginaire, celui de nos vies.
Seul l’instrumental de Karl Jenkins, « JVH », entièrement au synthé première génération, se révèle longuet, et casse un peu la dynamique de l’ensemble. Mais on ne décroche pas vraiment de ce magma sonore étourdissant, se laissant bercer aux rythmes des toms de Marshall et de la basse épaisse et ronde de Babbington, et flottant sur les nappes de claviers de Jenkins et de Ratledge. Ce live sera par ailleurs l’un des derniers enregistrmeent de Mike Ratledge, dernier membre fondateur, et dont l’orgue Hammond trafiqué reste la marque de fabrique du son Soft Machine. Et puis il y a les soli de Etheridge, jeune prodige de la guitare jazz, qui envole les morceaux vers des sommets, portés par un impeccable tapis rythmique et sonore. Il n’a alors qu’à enluminer les mélodies de ses notes graciles.
Et puis bien sûr, il y a cette expérience personnelle, celle que vous vivrez à l’écoute de ce disque. C’est cette plongé dans les tréfonds de l’âme, passant des joies aux peines, de la mélancolie à l’espoir. Et puis il y a ces images toutes personnelles, celles de nos vies, de nos souvenirs, bons ou mauvais. Car c’est tout cela que remue la musique de Soft Machine circa 1975. C’est une expérience quasi mystique, après être une immense jouissance sonore.
Et comme une liqueur de jouvence, on se retrouve presque purifié de ces soucis, de ce mal-être, des notes de musique électrique plein la tête. Et les paysages sont plus beaux, et la vie un peu moins moche.
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samedi 4 juillet 2009

HUMBLE PIE 1970

"Marriott déchire l’âme de l’auditeur imprudent de sa voix de loup en cage. "

HUMBLE PIE « Humble Pie » 1970

J’aurais aimé vous parler de « Smokin’ », mon album préféré de tous les temps, mais l’appréhender avec des mots me parut trop ardu, du moins pour l’instant. J’opte donc pour ce troisième album du Pie, à mon sens le second meilleur album du groupe.
En un sens, ce disque est fabuleux et riche, d’une finesse incroyable malgré la densité du heavy-blues proposé. De l’autre, il s’agit du premier disque vraiment furieux du Pie, le premier aussi qui divisa Frampton et Marriott. Et cela s’entend.
Rappelons les faits : Peter Frampton, lassé de son combo pop The Herd, veut fonder un vrai groupe de rock. Il demande à son copain de charts Steve Marriott, leader des Small Faces, le nom d’un batteur digne de ce nom, aussi bon que Kenney Jones, le batteur des Faces.
Marriott lui dégote un jeune homme de 16 ans du nom de Jerry Shirley, puis, excédé par les arnaques de business et sa réputation de chanteur pour gamines, il se sauve des Small Faces pour rejoindre Frampton. Vous ajoutez à cette fine équipe le bassiste de Spooky Tooth Greg Ridley, et vous obtenez l’un des meilleurs groupes de rock du monde.
Rapidement étiqueté supergroupe à l’époque des Blind Faith, Led Zeppelin et autres Cream, vous avez une idée du ramdam. Les deux premiers albums du Pie sortent en 1969 sur le label Immediate, et bien qu’ils soient très bons, ils ne trouvent pas le succès escompté. Vous ajoutez à cela une tournée américaine catastrophique en première partie de Santana, et en rentrant, le label Immediate en faillite, et vous obtenez un groupe au bord de la rupture et sans un sou.
C’est le nouveau manager Dee Anthony qui permet au Pie de revoir le jour : le gang signe chez A&M, et ce nouveau disques ort quelques mois plus tard. Au niveau direction artistique, Humble Pie est divisé entre les aspirations blues lourd et soul de Marriott, et l’influence rock californien de Frampton. Anthony, qui encourage le Pie à tourner aux US pour percer et s’imposer, soutient Marriott. Le rock lourd est alors en pleine explosion outre-Atlantique avec les cartons de Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath, et autres Cactus et Mountain. Pas étonnant donc que ce troisième disque soit très blues, l’option étant également partagée par Ridley et Shirley, amateurs de décibels.
Pourtant, « Humble Pie » reste un disque fin, puissant par sa virtuosité émotionnelle. Ainsi, dés le long et intense blues « Live With Me », on est saisi à la gorge. Sur fond d’orgue Hammond, Marriott déchire l’âme de l’auditeur imprudent de sa voix de loup en cage. Il partage le chant avec un Frampton à la voix plus rauque qui apporte une couleur plus chaude et sensuelle, contrebalançant avec la colère sourde et désespérée de Marriott. Les chorus du même Peter sont également à signaler, l’homme bousculant le tapis d’orgue de notes lourdes et jazzy. J’ai dû écouter ce titre des dizaines de fois s’en m’en lasser une seule seconde. Rien que la voix de Marriott me colle le frisson.
La suite du disque voit la dualité des influences : un titre électrique, un titre acoustique. Les titres acoustiques « Earth And Water » et « Theme from Skint » sont un peu le point faible de cet album : trop marqués par les influences Crosby-Stills And Nash, Neil Young, ou Byrds, ils manquent de personnalité. Ce n’est assurément pas le cas de la partie électrique, à savoir le boogie tonitruant «One-Eye Trouser-Snake Rumba » (ah ! ce titre de chanson !) sur laquelle Ridley, Frampton, et Marriott alternent le chant avec un égal brio, la reprise réarrangée type bombardier de Willie Dixon « I’m Ready », et le surpuissant « Red Hot Light Mama ». Ce dernier titre est tout simplement le meilleur morceau de heavy-blues jamais enregistré, propulsé par un riff lourd, une rythmique mid-tempo implacable, et cette putain de voix hurlant à la mort. Vous ajoutez un solo inspiré de Frampton, et celui d’harmonica de Marriott, et vous obtenez la quintessence de ce que devrait toujours être le bon rock’n’roll sauvage et rebelle. Le disque s’achève sur la meilleure pièce acoustique du disque, « Sucking On The Sweet Wine, chanté par Ridley. On ne dira jamais assez combien ce bonhomme, en plus d’être un bassiste fabuleux, était un très bon chanteur, à la voix rocailleuse et chaude, bien que fragile.
Pour finir cette chronique, je ne peux résister à l’envie de vous narrer l’anecdote lors de l’achat de ce disque en vinyl. « Humble Pie » fut mon dernier album du Pie qui manquait à ma collection. Je le trouvai dans une foire aux disques au milieu des bacs à soldes, croisant injustement le fer avec moult Michel Sardou et Julio Iglesias. Dans sa superbe pochette gaufrée, il trônait dans le bac. Il était en bon état, seule une signature au feutre vert tâchait la pochette, mais cela ne me dérangea pas, car je l’achetai une poignée de francs. Je négociai même le prix avec le vendeur, étant donné que cette inscription, qui me parut être le vulgaire nom de l’ancien propriétaire (pratique courante chez les propriétaires de disques vinyls ), devait bien s’en aller avec un peu de détachant.
Assis à la terrasse d’un café, je me décidai à contempler mon achat, et par curiosité, je regardai le nom inscrit en vert. C’est là que le verre, la table et la chaise volèrent, tandis que j’entamai une danse de la pluie sur la terrasse devant des passants médusés. L’inscription n’était pas celle de l’ancien propriétaire, mais celle de… Steve Marriott lui-même, qui avait dédicacé le disque. Lui, Steve, mon héros, avait signé cet album, qui plus est, un de leur meilleur. Depuis, je conserve précieusement ce disque, sommet miraculeux de ma collection. Et en écoutant cet album, j’ai parfois l’impression que Steve est là, tout près, et qu’il chante pour moi.

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