jeudi 12 juillet 2012

THE OBSESSED


"Tragique est le destin de celui qui ne vit jamais The Obsessed sur scène pour savoir que le Doom avait sans aucun doute autre chose à offrir."

THE OBSESSED : « Incarnate » 1999

Il est des hommes au cuir dur. Il est des héros de la musique simples et humbles, qui malgré un talent indéniable de compositeur, de musicien et de chanteur, restent d’incurables anonymes pour le grand public.

Il est des grands maudits. Le premier qui me vient à l’esprit est Bobby Liebling, chanteur-leader de Pentagram, implacable goudronneuse à Heavy-Metal Doom depuis 1971, et qui ne publiera son premier disque qu’en 1985 après de multiples échecs, souvent le fruit de son caractère empoisonné d’héroïne.

Le Maryland et les alentours de Washington DC semblent propices à ce type de loser magnifique. Ainsi, le second chat noir du Rock après Liebling s’appelle Scott Weinrich, dit Wino. Il vient du Maryland, de Potomac pour être exact. Et lui aussi devra attendre 15 années avant que son groupe publie son premier album.

Néanmoins, la trajectoire de Weinrich va s’avérer plus riche, bien que les deux hommes partagent un goût immodéré pour le Heavy-Rock à tendance lourde et désenchantée. Scott Weinrich va fonder son premier groupe en 1976 sous le nom de Warhorse. Grand fan de Black Sabbath, de Grand Funk Railroad et de tout ce que les années 70 ont offert comme Heavy-Rock underground et sauvage (Sir Lord Baltimore, Bang, Blue Cheer, Armaggeddon….), il va se lancer dans l’écriture personnelle de morceaux fusionnant ce son brutal et sa propre approche de la musique. Le résultat s’avère d’une puissance déjà bien établie, mais Warhorse peine à se faire un nom. Les kids rejettent en masse ce groupe trop violent pour ces amateurs de disco et de Hard-FM.

Wino s’acharne et c’est sous la forme d’un trio du nom de The Obsessed qu’il va continuer sa route dés 1978. La formation se stabilise avec l’arrivée de Ed Gulli à la batterie et de Mark Laue à la basse. Au début des années 80, The Obsessed conjugue sa musique Heavy brutale avec un look noir et glam-gothique proche de celui de Pentagram au début des années 80. Le petit problème est que le public Rock s’intéresse davantage au Punk-Hardcore, celui de Black Flag ou les Bad Brains. Weinrich passe donc pour un gros ringard avec son Heavy-Metal typé Black Sabbath période Ozzy. Néanmoins, les concerts mettent souvent les choses au point, mais cela ne suffit pas à The Obsessed pour percer.

Ceci dit, Weinrich devient un personnage culte de la scène local avec Bobby Liebling. Ce grand échalas de presque deux mètres à la longue tignasse, tatoué sur le torse, et baraqué comme une armoire à glace, avec sa voix entre Lemmy Kilminster et Phil Mogg, fait rude impression chez les petits punks qu’il croise, et qui le craigne sérieusement. Henry Rollins de Black Flag gardera un souvenir impérissable de sa rencontre avec le géant du Maryland, que seul un badge commun de Motorhead sur la veste sauvera d’une bonne peignée.

Malgré un EP du nom de « Sodden Jackal »en 1983 et un titre sur la compilation « Metal Massacre » en 1984 (la même qui vit Metallica débuter un an auparavant), The Obsessed n’est pas assez violent pour faire partie de la scène Trash avec Metallica, Anthrax et Slayer, ni assez Hard-Glam pour rejoindre les rangs du genre avec Motley Crue ou Warrant. Sans vraiment le revendiquer, The Obsessed est un groupe de Doom-Metal, sous-genre négligé mais qui recèle sans doute ce que le Heavy-Metal a produit de mieux depuis trente ans. Aux débuts des années 80, plusieurs formations sortent de l’ombre : Trouble et Saint-Vitus aux USA, Candlemass et Count Raven en Europe. Pourtant, malgré un indéniable talent et une vraie personnalité individuelle, la critique Rock oscille pour le genre entre l’indifférence et la reproche permanent d’un genre musical trop proche de Black Sabbath. Tragique est le destin de celui qui ne vit jamais The Obsessed sur scène pour savoir que le Doom avait sans aucun doute autre chose à offrir.

Après l’enregistrement d’une démo de neuf titres qui ne vit jamais le jour avec le label Metal Blade en 1985, Wino jette l’éponge et dissout son groupe. Il rejoint Saint-Vitus en remplacement de Scott Reager. A ce titre, Scott Weinrich va faire preuve d’une abnégation rare. Lui, le guitariste surdoué, accepte d’être simple chanteur dans une formation établie dont le guitariste, bien que doté d’un jeu unique, avait un niveau bien inférieur à la nouvelle recrue.

Weinrich fut tellement indulgent qu’il composa sans s’imposer, et n’assura que rarement quelques parties rythmiques. Le résultat fut pourtant parmi les meilleurs albums de la formation, de 1986 à 1990. Cette dernière année, le label de Saint-Vitus, Hellhounds Records, proposa à Wino de publier la démo de 1985 en tant que premier album de The Obsessed avec une tournée à la clé. La proposition n’était pas innocente car Saint-Vitus était en pleine explosion à force de régime album-tournée (trois en quatre ans). L’occasion était trop belle, et Scott sauta sur l’occasion.

Il reforma The Obsessed avec le batteur Greg Rodgers, et un bassiste gaucher et surdoué du nom de Scott Reeder. Le trio ravagea tout sur son passage, à tel point que Hellhounds Records demanda un nouveau disque. Le résultat fut « Lunar Womb » en 1991, un superbe chef d’œuvre de Heavy-Metal. Reeder partit en 1992 rejoindre un certain quatuor de Desert-Rock du nom de Kyuss, dont le guitariste n’était autre que Josh Homme. Le résultat fut le superbe « Blood From The Red Sun », une pierre angulaire du Rock dit Stoner, mais surtout du Rock tout court.

Un bassiste du nom de Guy Pinhas fut recruté, sorti du groupe Stoner Beaver. Avec sa tronche dégarnie de petit sec psycho-rigide, le garçon est une sorte de Jack Bruce moderne. Un jeu lourd, grondant sous ses doigts agiles, il était l’homme doué comme Reeder, mais capable d’abnégation face à l’immensité du talent de Weinrich.

Cela me rappelle que nous n’avons pas encore discuté de ce disque. Pourquoi choisir une compilation ? Les albums studio sont d’une qualité indéniable, et j’y reviendrai. Pourtant, l’histoire s’étend sur une telle période qu’il est bon de découvrir l’histoire de ce groupe avec ce disque. Parce qu’il ne s’agit pas d’une simple compilation, mais du recueil de diverses enregistrements. Inédits, répétitions et live entre 1983 et 1994. Brut de décoffrage, la qualité musicale et la bonne tenue du son sont pourtant omniprésentes.

Ici donc pas de bande qui craque et de son d’égoût. C’est pourtant ce que l’on retrouve généralement sur ce type de compilation d’inédits, notamment pour ces groupes au passé imposant mais à la discographie rachitique. Il traîne souvent de multiples démos et bandes en concert enregistrées sur un magnétophone à cassette pourri. Le tout est alors publié comme de fabuleux trésors, mais la déception est bien souvent de mise, tant le son est épouvantable.

Bien que fortement disparate dans ses sources, « Incarnate » est le parfait panorama de la vie musicale de Weinrich au sein de The Obsessed, son groupe. On y trouve donc les titres du premier EP de 1983 du nom de « Sodden Jackal ». De loin la moins bonne production du lot, les chansons sont déjà largement abouties, bien que l'on dénote une certaine volonté de se raccrocher au sein power-metal de l’époque. Néanmoins, le côté maladif et désespéré de la musique de Weinrich est évident, et « Sodden Jackal » et « Iron & Stone » résonnent déjà de cette colère sourde qui gronde dans l’homme. Curieusement, ce sont les titres enregistrés entre 1992 et 1994 qui sont les meilleurs. Leurs compositions n’est bien sûr pas toujours récente. A l’instar de Bobby Liebling de Pentagram, l’homme a un réservoir d’excellents titres en stock qu’il n’a jamais pu enregistrer jusque là.

Les miracles de cette époque sont notamment « Concrete Cancer » et « Peckerwood Stomp ». L’enchaînement de ces deux joyaux de trois minutes à peine est une pleine jouissance musicale. On y trouve tout le brio de compositeur de Weinrich, ces structures entre Black Sabbath et Led Zeppelin, le jeu concis et brutal, la section rythmique foudroyante (l’intro de basse de Pinhas sur « Peckerwood Stomp » décape), et puis la voix, grave, d’une incroyable richesse. Les soli sont brillants, envoyés sur quelques mesures entre Billy Gibbons et Tony Iommi. Je crois que j’ai écouté ces deux titres des dizaines de fois avant de passer à la suite. Comme avec « Whole Lotta Love » sur le « II » de Led Zeppelin, lorsque j’avais 14 ans. J’ai vibré de la même manière, à 33 ans. J’ai senti toute l’électricité me rentrer dans les chairs, toute la musique, et cette voix me parler au plus profond de mon cœur. De cet homme meurtri, bafoué, j’ai senti plus de rage de vivre, plus de courage que dans tout ce que ce monde libéral pourri peut ériger comme icônes de réussite.

Mais il serait injuste de ne pas évoquer les superbes et obsédants « Mourning » et « Spirit Caravan », ou encore le redoutable « Skybone ». On y trouve tout ce qui la furie du Doom, ce grondement électrique, ces cavalcades entre mélancolie et fuite désespérée vers l’espoir d’une vie meilleure. « Skybone » se rapproche davantage de la procession maudite, celle de l’homme au bord de l’abîme, emporté dans les airs par un solo superbe, magique de bout en bout.

Les reprises sont également de tout premier rang. On trouve ainsi le superbe « Inside Looking Out », morceau d’Eric Burdon revu par Grand Funk Railroad en 1970. The Obsessed en délivre une version gorgée de Blues, la voix de Weinrich faisant des miracles sur ce texte hautement politique. La seconde est « On The Hunt » de Lynyrd Skynyrd. Je ne suis guère fan de ce groupe sudiste malgré quelques très bonnes chansons. Mais il faut avouer que là encore le Blues noir de Weinrich fait des miracles. Il en tire la quintessence, en offrant quelques superbes chorus, rendant cette version supérieure à l’originale.

Et pour ceux qui douterait de la capacité de The Obsessed d’offrir une telle qualité musicale sur scène, on trouve « River Of Soul » en live en 1992. Ce titre, originellement enregistré sur le premier album de 1990, fut réenregistré sur « The Church Within » en 1994. La version ici offerte est d’une brutalité et d’une puissance rare. Le texte est ici magnifiée par une interprétation sans faste, noir de jais. Elle est en tout cas représentative du talent ahurissant du trio sur scène.

La plupart des titres datent de 1992 et 1993, démos du futur album « The Church Within », le premier sur la major Columbia qui ne sut rien faire de ce groupe exceptionnel. Un quatrième disque était en préparation, certaines démos ici présentes devant servir de base à ce disque. Il ne vit jamais le jour. Scott Weinrich, rongé par l’alcool après quatre années de régime tournée-album non stop, quitta le Sud de la Californie. Il prit le premier bus Greyhound, fit 3000 km avec son sac sur l’épaule et sa guitare, et retourna dans son Maryland natal afin de se ressourcer. Il arrêta de boire et fonda une famille avant de reprendre la musique à la fin des années 90. Son premier travail fut de boucler l’histoire de The Obsessed avec ce disque. La suite fut d’excellents albums avec ses nouveaux groupes, dont Spirit Caravan et The Hidden Hand.

En 2012, Wino vient de retrouver ses camarades de Saint-Vitus pour un nouvel album, et The Obsessed avec Pinhas et Rodgers pour une nouvelle tournée. Malgré la fuite, l’homme est revenu à ce qui vit dans son sang depuis toujours. Il est semble-t-il en paix, mais toujours habité par sa musique.
 
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mardi 10 juillet 2012

SLEEP IN CONCERT

"Sleep est une messe noire. "


SLEEP : Villette Sonique, Paris, samedi 26 mai 2012        

D’abord, j’aimerais avoir ces quelques mots pour un groupe qui est cher à mon cœur. Le 26 mai 2012, à la Villette de Paris, et dans le cadre du festival Villette Sonique, Sleep joua. Ce fut mon premier concert de ce groupe mythique, et je l’attendis comme l’un des grands évènements de ma vie. Découvert par hasard sur leur site internet on ne peut plus succinct, l’existence de cette date française fut comme un électrochoc. Moi qui fut fasciné par leur musique, dont le titanesque Jerusalem-Dopesmoker, que ce mythe ultime de ma vie musicale se produise devant moi était une chance inespérée. D’autant plus que d’après les quelques extraits vidéos disponibles sur leur tournée, dont un concert monstrueux au symposium de la Recherche Iommique, à savoir le Festival Roadburn en Suède,  j’étais en droit d’attendre beaucoup.

La première partie fut assuré par The Melvins, trio culte de furieux devenu quatuor avec l’arrivée d’un second batteur. La musique, mélange de délires sonores et de heavy-doom lourd, n’était pas pour me déplaire, et d’ailleurs, ce fut une autre occasion de voir sur scène ce groupe culte des années 90. Néanmoins, le public, imbibé (comme moi et mon ami par ailleurs), se livra à un exercice de stage-diving et de body-surfing certes rigolo au début et pittoresque des concerts énervés de tout poil (Punk et Metal notamment), mais parfaitement gonflant au bout de deux morceaux, surtout quand le mosh-pit vous envoie un couillon ou deux sur la gueule. J’aime à pouvoir apprécié la musique tranquille, en headbanguant les mains dans les poches et le sourire en coin. Je vois dans ces pratiques une forme de manque de respect des musiciens et de leur musique, le stage-diver étant trop occupé à faire le malin pour écouter la musique offerte à ses oreilles, pourtant à haut volume.


Aussi, lorsque Sleep apparut, Al Cisneros, l’incantatoire bassiste-chanteur du groupe, précisa une chose : vous écoutez le concert, sinon on se tire. Et vu la tronche de Matt Pike, l’impressionnant guitariste, il n’est pas question d’humour. Deux sifflets fusent, et  les moshers se tirent, laissant la place au vrai public de Sleep. De tout façon, ils ne connaissaient sans doute pas le groupe. Un mosher saoul à mèche et pantalon de velours bien propre tentera le coup, mais sera arrêté par mes soins après que je l’eus vertement attrapé par le col, ce qui sembla l’avoir fait descendre un bon coup.
Aussi me voilà à deux rangs des pieds de Matt Pike, qui dans la ville de la mode semble s’être acheté une belle paire de chaussures de ville, bien évidemment recouverte d’un jean défoncé révélant un charmant sourire de plombier. L’homme est torse nu, et d’humeur taquine, prenant sa Les Paul des mains de son technicien pour claquer quelques accords introductifs au son reconnaissable entre tous.

L’heure et demi qui va suivre sera un pure bonheur. Ce n’est pas mon premier concert, et j’en ai vu des bons. Surtout axé sur les vénérables anciens toujours en activité, j’appréciai les performances d’Eric Clpaton, de Deep Purple, de Status Quo ou de Robin Trower. Tous faisaient preuve d’une grande sincérité, mais surtout d’un grand professionnalisme qui me sembla tuer un peu le feeling. En effet, malgré le très grand talent de tous ces musiciens, je ne sentis pas la magie des années 70. Cela peut paraître logique, après plus de trente années sur la route. Néanmoins, je ne vibrai pas autant que ce soir-là, à part peut-être pour Robin Trower, décidément possédé à jamais. Mais ce dernier un vieux sage tranquille, dont le seul vecteur d’émotion est sa guitare, brillante.

           Sleep est une messe noire. Al Cisneros est un homme imposant, comme possédé, faisant courir ses doigts sur le manche de sa basse Rickenbacker Sunburst. Sa voix lugubre et son regard fou en font une sorte de mage furieux, le vrai Weedian.  Jason Roader est le nouveau batteur qui remplace l’homme historique Chris Hakius. Barbu, mince et chevelu, il semble discret mais son jeu est furieux, bien que plus implacable et précis que celui de Hakius, ce qui donne une plus grande dynamique à Sleep, tout en subtilité. L’homme est le batteur de Neurosis, ceci dit en passant.

Matt Pike est assurément la Bête du groupe. L’œil bleu sous une chevelure grasse et brune, le visage matraqué par les galères, la fureur, la clope,  la dope et l’alcool, il est une sorte de fusion entre Jimmy Page et Lemmy Kilminster. Sauf que ce garçon a sans doute produit autant de bons disques en 20 ans que les deux réunis, que ce soit avec  Sleep ou High On Fire. Reste le succès commercial, évidemment peu aisé en ces temps de formatage auditif massif.

L’homme est impressionnant, et je resterai captivé par cet animal fou râpant le manche de sa Gibson, faisant rugir des riffs fulgurants et uniques, le corps tendu et l’œil possédé. Le visage vers le ciel, le corps de sa solid body sur le ventre, le manche relevé, il gratte des accords obsédants pendant  de longues minutes. « Dopesmoker », « Sonic Titan », « Holy Mountain », Dragonaut », tout y sera excepté le superbe « Anthartican Thawed » remplacé par un mystérieux morceau nouveau en fin de concert absolument vertgineux. Pike fut tellement fier de son effet qu’un demi-sourire illumina son visage, celui d’un Jimmy Page sûre de sa force.

Mon cher et inséparable ami vibra ce soir. Lui, le fan de Bob Dylan (période 66-75, faut pas déconner quand même), que j’initiai aux vertus de Black Sabbath et Motorhead entre autres, et qui partit ce soir-là sans trop savoir où il allait, fut saisi par la fulgurance de la musique. Bien aidé par quelques pintes, nous plongeâmes corps et âmes dans cette furia sonore. J’en sortis grandi, différent, ivre de joie. Laurent, mon compagnon de toujours, n’arrêta pas de répéter : « putain, putain… ».

J’aurais voulu serrer la main de Pike et Cisneros, leur dire combien leur musique changea ma vie à jamais, combien ils étaient importants pour moi, et combien ils le sont à nouveau en ces temps difficiles. Je partis avec mon tee-shirt réédition « Dopesmoker » 2012 from USA (que l’on m’envia toute la soirée) sur le dos, trempé de sueur.

Je suis une brêle, j’ai chopé la crève. En plus j’ai mal à la tête. La bière… Mais lorsque je mis « Dopesmoker » pour faire le ménage, je me sentis pris à la gorge. Tous mes maux partirent en quelques secondes. Le plaisir de ces riffs, de ce son overdrivé, de ces paroles folles, lucides, magiques, cette pochette…   Moi, le gras du bide, le petit laborieux de service, je sentis enfin mon âme revivre. J’avais en moi le feu sacré,  j’étais doté d’une force noire. Je n’étais plus le même, Et ce mardi matin, tout me parut bien différent.

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